Pérou – Cusco – Tankarpata – CooperarPeru Part 1#

L’ONG CooperarPeru est née en 2010 à l’initiative d’Eduardo Huyanamarca. En Janvier, lorsque de fortes pluies se sont abattues sur Cuzco et ont laissé plusieurs enfants et leur famille dans le néant, Eduardo et d’autres étudiants se sont réunis pour envoyer de l’aide et apporter du soutien à la communauté. Ce fut le point de départ de l’ONG. En constatant les multiples problèmes occasionnés par les inégalités économiques et sociales, il a décidé de faire évoluer le projet.

Le projet s’est donc transformé en une association civile sans but lucratif, connue aujourd’hui sous le nom de « CooperarPerú ». Cette ONG veut aider et contribuer à améliorer le développement de la communauté paysanne de Tankarpata et surtout des enfants. Cette communauté est située à 20 minutes du centre historique de Cusco.

Aujourd’hui, nous travaillons dans le domaine de l’éducation, de la santé et du développement communautaire.

Malgré sa proximité avec la ville de Cusco, la communauté de Tankarpata ne possède ni d’eau potable ni d’égouts. Cette réalité affecte directement la santé des familles et se reflète dans le développement scolaire des enfants.

Le centre de soutien scolaire de Tankarpata accueille aujourd’hui plus de 50 enfants, de 4 à 15 ans.

CooperarPeru loue un bâtiment dans la communauté de Tankarpata et accueille tous les enfants de la communauté chaque après midi toute l’année. L’ONG fonctionne grâce aux nombreux volontaires qui préparent en amont des activités pour les enfants en fonction de leurs âges. En ce moment nous sommes 5 français, 3 espagnols, 4 péruviens, une allemande et 2 suisses. Et nous acceuillons chaque jour entre 8 et 25 enfants âgés de 4 à 15 ans !

Le centre est constitué d’un « salon » ou nous faisons toutes nos activités, jeux de table, dessin, peinture, théâtre, chants, activités manuelles..

Nous disposons aussi d’une bibliothèque dans laquelle les enfants viennent faire leurs devoirs avec des volontaires à leur disposition pour les aider. La bibliothèque se remplit peu à peu de livres et l’ONG a mis en place un système de prêt. La bibliothèque est le lieu calme du centre, réservé uniquement aux devoirs.

Les volontaires ont un accès privilégié à la « cocina » pour entreposer nos sacs et pour stocker toutes les fournitures, papiers, crayons, peintures, trousses à pharmacie etc. C’est le seul lieu interdit aux enfants. C’est aussi la pièce ou nous préparons le gouter le Mardi et le Vendredi pour les enfants.

Et enfin, depuis peu, nous avons une pièce avec un toilette et un lavabo. C’est assez rare dans la communauté pour le mentionner. D’ailleurs, aujourd’hui nous avons réalisé une pièce de théâtre pour apprendre aux enfants comment utiliser les toilettes et les laisser propre après leur passage. C’était assez fun de mimer l’utilisation des toilettes devant 15 enfants mort de rire !

Passage obligé pour rentrer dans le centre : lavage des dents, des mains puis crème hydratante pour les mains et le visage.

Chaque enfant dispose d’une brosse à dents nominative et il commence à y en avoir un paquet ! Ce rituel est maintenant bien ancré dans la tête des petits bambins même s’ils essayent à chaque de passer outre. Mais ce rituel a son importance, les enfants ne lavent que très rarement les dents chez eux, voir même jamais. Même chose pour les mains, alors s’ils peuvent se laver les dents et les mains une fois par jour, c’est déjà un grand pas.

Photo Gilda Scévola – http://www.gildascevola.com.ar

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Tankarpata est une communauté faisant partie intégrante de Cusco, mais elle est mise à l’écart voir même oubliée par la mairie et le gouvernement. Il n’y pas de route, les maisons sont délabrées, il n’y a pas de ramassage des ordures, je vous laisse imaginer la décharge à ciel ouvert sur laquelle je suis tombé en me baladant aux alentours du village. La communauté connait aussi des problèmes concernant la gestion de l’eau. Les habitants ont un accès à l’eau, cependant l’installation est vétuste (22 ans), il y donc des soucis de pression et surtout de qualité de l’eau. L’eau n’est pas potable et cela se voit sur les enfants, ils ont le ventre gonflé et les yeux rouges. Le second soucis est celui de l’évacuation d’eau. Il n’y a pas d’évacuation à proprement dit, seulement un petit ruisseau qui passe devant chaque maison et qui s’élargit de plus en plus lorsque l’on descend la colline.. J’ai d’ailleurs parfois du mal à distinguer le réseau d’eau réservé à l’agriculture et celui de l’évacuation d’eau.

Malgré ces soucis, les habitants de Tankarpata sont très accueillant et l’action de l’ONG est très bien perçue par la population. L’ONG travaille avec les enfants mais tend aussi à travailler sur l’aspect social et le développement économique. Il y a tellement de choses à faire, tellement de choses que nous pourrions développer, qu’il est parfois frustrant de se contenter d’une seule mission. Pour ma part, je suis ici pour travailler sur l’eau potable. Le projet consiste à distribuer dans les maisons de l’eau potable. Pour cela, il faut repenser le système de distribution dans sa globalité. J’ai du pain sur la planche, mais les échanges avec la population sont tellement fort que je trouve toute l’énergie nécessaire pour faire avancer les choses.

Photo Gilda Scévola – http://www.gildascevola.com.ar

 

La communauté de Tankarpata n’a de route, elle n’a pas accès à l’eau potable, mais le village dispose de 2 superettes et surtout…

… de 2 canchas ! Ce sont des terrains de foot synthétique avec des tribunes, ouvert à la location pour tout le monde. Il y en a partout à Cusco. Difficile à comprendre et à intégrer avec mon point de vue d’européen, mais cela me permet de réfléchir sur la pauvreté, la notion de défavorisé… Ici, les gens ont tous le sourire, ils vous saluent systématiquement. Si vous prenez la peine d’aller leur parler, ils arrêtent leurs activités pour échanger avec vous sans aucun soucis.  Ce sont des gens simples, ouverts et accueillants. Ils savent prendre le temps d’échanger, de partager… Et dire qu’en France je ne connais même pas mon propre voisin. Il y a la matière à réflexion !

 

J’aime beaucoup me rendre à Tankarpata, pas seulement pour travailler au centre, mais pour me balader et jouer avec les enfants à l’improviste. Puis en marchant 10 minutes, on se retrouve dans la « campagne » de la Cordillère des Andes avec ses magnifiques paysages.

 

Tankarpata est un endroit merveilleux que je vous invite à découvrir si vous avez l’occasion de passer par Cusco. Un lieu loin de l’agitation de la ville, ou se mêlent pauvreté et joie de vivre !

Muchas gracias Gilda por tus hermosas fotos. Esperamos verte de nuevo!

 

« Ce qui fait avancer les choses, ce n’est pas nous et notre petite volonté, c’est notre état d’esprit »

 

¡ Ocúpese de usted, me ocupo de mí !